Historique des Cabardièses

L’idée de ce festival de piano est née de la recherche par la Mairie de Pennautier d’un projet culturel innovant, associé au rôle économique de la viticulture.

Le manque de manifestation pianistique à Carcassonne et la présence en nombre du public, lors des rares récitals, m’ont incité à proposer ce  festival, qui a acquis rapidement, grâce à la qualité de ses artistes, une bonne réputation régionale.

Cela était suffisant : pas besoin de rivaliser avec …. !!! Les « Cabardièses de Pennautier » venaient de naître…

La dénomination est l’acronyme de « Cabardès » et de « dièse » : il fut proposé en 1999 par la société de communication que dirigeait le Maire de Badens, Robert Alric.

Le premier directeur artistique fut un pianiste dont je fis la connaissance à un concert de Toulouse, Jean Marc Savelli. Il nous proposa un programme que nous devions présenter à Paris, rien que ça ! Mais, nous l’avons fait ! Et nous nous sommes retrouvés à une cinquantaine dans les salons du restaurant « L’Aude à Paris »…

Ensuite, la première édition eut lieu à la salle intersports, richement décorée par une magnifique exposition des œuvres de Léo de Faucher ainsi que par de très belles plantes prêtées par Loulou Martinet. Le lieu était transformé !

Le premier concertiste fut le fulgurant Alain Marinaro qui, malheureusement, eut une fin tragique et mystérieuse dans les faubourgs de Barcelone. En vedette, Monsieur Savelli avait « dégoté » un pianiste Russe « qui passait par là » Oleg Marshev. Il fit un petit crochet par chez nous, bien payé tout de même, et joua remarquablement les « Nocturnes » de Chopin.

Au-delà des concerts, il y  avait un concours de piano où seulement trois candidates se présentèrent. C’est une jeune Japonaise qui emporta, de loin, le premier prix. Il s’agit de Taé Yoshioka, qui poursuit une brillante carrière dans son pays.

Elle accepta par ailleurs de venir jouer un après-midi à la chapelle St Roch de Montolieu, où nous avions transporté un piano… Moment inoubliable quand le soleil couchant vint doucement déposer un rayon sur la jeune asiatique et sur les pieds de St Roch… Une sonate de Haydn couronnait le tout…

Dans notre délire, nous avons aussi transporté le piano au belvédère de Lastours où chaque artiste fit son petit concert au cours d’un pique-nique improvisé ! Les visiteurs pensaient que c’était toujours comme cela et trouvaient cette manifestation extraordinaire ! Les concerts avaient lieu aussi au château de Pennautier, mis à disposition par Madame Françoise de Lorgeril.

Nous avons débuté sur la « face Nord » du Château, périlleuse parce que bruyante…

Au bout de 4 ans, nous avons décidé d’émigrer sur la face sud et en nocturne. Nous y avons reçu des « gloires » du piano dont Anne Queffelec ou François René Duchable.

Ensuite, nous avions aussi instauré les concerts « dans les vignes », et il faut avouer que nous avons été parmi les tout premiers à inaugurer cette formule à laquelle même certains vignerons ne croyaient pas. Un moment fort : celui des concerts au Domaine de Salitis à Conques, où Madame Alice Marandon, qui nous recevait, bien que très fatiguée, ne perdait rien du concert du haut de la fenêtre de sa chambre… Serge Loubet, l’ancien Maire d’Aragon a, lui aussi, institué un concert « en ses murs » manifestation qui perdure encore avec Didier Sié et qui bénéficie aussi d’un buffet exceptionnel, tout comme à Ventenac Cabardès et son Maire Jean Martel.

À cela s’est ajoutée la création de l’association « Les Amis des Cabardièses » présidée par Laurent Boissonade, association  de « copains », qui vient en soutien à la Mairie de Pennautier…

Dans sa forme, le festival n’a pas changé : à quoi bon d’ailleurs… La formule fonctionne bien, le niveau artistique est remarquable, les lieux des concerts, exceptionnels, et le public est toujours au rendez-vous !

Aussi, c’est cette lucidité et cette humilité qui font des « Cabardièses » un petit bijou Audois qui « tient la route », avec des places à des prix très bas, voire gratuits…

Le seul inconvénient, c’est que les Hommes passent… Qu’en sera-t-il demain ?

Mais ceci est une autre histoire…

Christian Bourrel